Enseigner les maths...

En ce qui concerne l'enseignement proprement dit la pratique quotidienne est à de nombreux niveaux très différente.
Tout d'abord, le français étant la langue officielle mais pas la langue maternelle des élèves, il y a un gros travail à faire sur les habitudes à prendre au collège et en classe. En classe bien entendu la seule langue autorisée est le français. En dehors des cours, dans la cour de récréation, c'est une autre histoire. A peine passé le pas de la porte, les élèves s'interpellent de nouveau en shimaoré ou en shibushi... Et il est de plus nécessaire de régulièrement leur rappeler qu'en classe on ne parle que le français, même lorsque l'on demande une gomme ou un stylo. Et pour certaines classes de sixième où certains élèves sont identifiés comme "non lecteur", le travail sur le français est nécessaire avant même celui sur les mathématiques. La rédaction des consignes doit, encore plus ici, se faire avec le plus grand soin. Et les exercices et activités utilisant des images et des schémas sont alors souvent privilégiés. (à noter notamment un excellent recueil de fiches d'exercices et de ressources faites par W. DIAZ, enseignant passé par Mayotte:
www.mathlantis.net )
Pour la mise au travail des élèves, par contre, les différences avec la métropole sont moins flagrantes. En retrouve les mêmes "types" d'élèves: de l'élève moteur la main toujours levée, à celui qui dessine dans le coin du cahier en attendant que l'heure passe.
Pour les petites anecdotes, on peut remarquer que beaucoup d'élèves, à peine assis, enlèvent leurs chaussures... L'habitude de retirer les chaussures à la maison. Et certains n'hésitent d'ailleurs pas à venir au tableau pieds nus.
Pour finir sur les élèves et leur rapport au professeur, c'est aussi bien différent de la métropole. Les enfants vont en effet d'une part à l'école coranique et d'autre part à l'école "de la république" (primaire, collège, lycée). Et les règles y sont bien différentes. On peut remarquer que les élèves sont vite très gênés si ils proposent une réponse fausse ou s'ils sont interrogés et qu'ils ne connaissent pas la réponse. Il n'est pas rare que dans une telle situation l'élève baisse les yeux et se frotte la tête avec la main. Et donc valoriser la prise d'initiative, même quand on est pas sûr de sa réponse, est loin d'être facile.

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